Trouble bipolaire : séparer les faits de la fiction

25

Le trouble bipolaire, un problème de santé mentale grave qui touche des millions de personnes, est souvent mal compris. Les personnes atteintes de bipolaire I, bipolaire II ou de cyclothymie connaissent d’intenses changements d’humeur – allant de périodes d’énergie et de bonheur élevés (manie ou hypomanie) à une profonde tristesse et une perte d’intérêt (dépression). Ces épisodes ne sont pas seulement des fluctuations émotionnelles ; ils peuvent perturber considérablement la vie quotidienne, les relations, et même conduire à des comportements à risque.

La stigmatisation entourant cette maladie rend plus difficile pour les personnes touchées de demander de l’aide, ce qui souligne l’importance d’une compréhension précise. Voici un aperçu de sept mythes courants sur le trouble bipolaire, démystifiés par des faits :

Mythe 1 : le trouble bipolaire n’affecte que l’humeur

Bien que les sautes d’humeur extrêmes soient au cœur du trouble bipolaire, cette maladie a des effets physiques considérables. Une dépression sévère peut entraîner une fatigue physique, une perte de poids et même des idées suicidaires. La manie peut provoquer un comportement imprudent, une diminution du besoin de sommeil et, dans les cas extrêmes, une psychose – une perte de contact avec la réalité marquée par des hallucinations ou des délires. Ces épisodes ne sont pas que des sentiments ; ce sont des états neurologiques qui ont un impact sur tout le corps.

Mythe 2 : le trouble bipolaire est facile à diagnostiquer

Les erreurs de diagnostic sont fréquentes, en particulier chez les femmes, où le trouble bipolaire est souvent confondu avec un trouble dépressif majeur (TDM). Certaines personnes connaissent davantage d’épisodes dépressifs que d’épisodes maniaques, ce qui rend la condition plus difficile à identifier. Les antidépresseurs prescrits pour le TDM peuvent en fait aggraver les symptômes bipolaires, déclenchant des épisodes maniaques ou hypomaniaques. Un diagnostic correct est crucial ; retarder le traitement peut entraîner des années de souffrance inutile.

Mythe 3 : Le trouble bipolaire se ressemble chez tout le monde

La présentation du trouble bipolaire varie considérablement selon le type :

  • Bipolaire I : Défini par un épisode maniaque d’au moins une semaine pouvant nécessiter une hospitalisation. La manie non traitée peut entraîner une perte d’emploi et une instabilité.
  • Bipolaire II : Caractérisé par des épisodes hypomaniaques (manie moins sévère) durant au moins quatre jours, alternés avec des épisodes dépressifs.
  • Cyclothymie : La forme la plus bénigne, avec des sautes d’humeur moins sévères mais chroniques sur au moins deux ans.

Chaque sous-type nécessite un traitement adapté.

Mythe 4 : Les personnes atteintes de trouble bipolaire sont soit maniaques, soit déprimées

Les personnes atteintes de trouble bipolaire peuvent également connaître des humeurs neutres – des périodes où elles ne se sentent ni extrêmement heureuses ni profondément tristes. La fréquence des changements d’humeur varie ; certains ont un cycle rapide (quatre épisodes ou plus par an), tandis que d’autres connaissent des transitions plus lentes. Identifier les premiers signes d’un épisode imminent est essentiel pour gérer efficacement la maladie.

Mythe 5 : le trouble bipolaire ne met pas la vie en danger

Les personnes atteintes de trouble bipolaire ont un risque de suicide significativement plus élevé que la population générale. Jusqu’à 19 % se suicident et 50 % tentent de le faire. Les retards de diagnostic, les épisodes dépressifs de longue durée et les traumatismes dus à une hospitalisation involontaire contribuent tous à ce risque. La honte et les regrets consécutifs à des épisodes maniaques peuvent également déclencher une dépression.

Mythe 6 : La manie augmente la productivité

Même si la manie peut initialement sembler stimulante, ses avantages sont éphémères. Une énergie élevée et une estime de soi exagérée sont souvent suivies de confusion, d’irritabilité et de comportements à risque comme le jeu ou les dépenses imprudentes. La « productivité » pendant la manie est souvent insoutenable et finalement destructrice.

Mythe 7 : Les personnes atteintes de trouble bipolaire ne peuvent pas vivre une vie saine

Un traitement efficace permet aux personnes atteintes de trouble bipolaire de bien fonctionner et de mener une vie épanouie. Une combinaison de médicaments stabilisateurs de l’humeur, de thérapies et d’ajustements du mode de vie peut gérer les symptômes. Trouver le bon médicament nécessite souvent des essais et des erreurs, tandis que la psychothérapie aide les individus à identifier les déclencheurs et à développer des mécanismes d’adaptation. Les groupes de soutien, l’exercice régulier, la prévention de la toxicomanie et le maintien d’un horaire de sommeil cohérent sont également cruciaux.

Le trouble bipolaire est une maladie traitable et non une condamnation à perpétuité. Avec un soutien et une gestion appropriés, les individus peuvent mener une vie saine et productive.

Ressources : Pour plus d’informations et d’assistance, consultez des sources fiables telles que la Depression and Bipolar Support Alliance ou demandez conseil à des professionnels de la santé mentale qualifiés.